vendredi 25 janvier 2013

PORTRAIT DE TIM WINSEY L’ARTISTE AUX MULTIPLES FACETTES



De l’arc-à-bouche, en passant par la Kora, Tim Winsey qui fait de la musique à la fois traditionnelle et moderne, avec une fusion de rythmes «samo » et de sonorités rock, a ravi la centaine d’amateurs de musique présents à son concert, ce samedi 3 novembre 2012. Invité par les organisateurs des Résidences panafricaines d’écriture, de création et de diffusion (Récréâtrales) 2012, l’artiste qui développe sa propre recherche vocale et musicale, a marqué son retour sur la scène burkinabè, en dévoilant la coloration musicale de son prochain album, dont la sortie officielle est prévue pour le début de l’année 2013...

Pour marquer ce retour, l’artiste a débuté son concert par un morceau joué à l’arc-à-bouche, instrument traditionnel Samo (une ethnie du Burkina Faso), communément appelé «Lolo» par lequel l’artiste s’est fait connaître. L’origine de cet instrument de musique typique aux Samos, relève d’un mythe, selon l’artiste.
L’histoire raconte que, c’est pour mettre un terme à un conflit entre chasseurs et animaux, qu’un chasseur Samo a décidé de transformer son arc  et de briser sa flèche pour en faire un instrument de musique. Pratiquant cet art depuis sa tendre enfance aux côtés de ses frères, Tim Winsey en est arrivé à faire voyager ses spectateurs à travers la savane africaine, par une combinaison harmonieuse de rythmes lents avec d’autres plus soutenues, accentués par les intonations dans sa voix, tantôt aigue, tantôt aussi faible que le murmure du vent. 
La musique de Tim Winsey, c’est aussi le son produit par la Kora, instrument mythique, propre à l’Afrique. Comme il l’explique lui-même, la kora l’a interpelé «car elle rentre dans la forme des instruments qui m’intéressent parce qu’elle était entrain de disparaître petit à petit et j’ai voulu rencontrer l’instrument et le ramener dans notre patrimoine culturel».  
Sa collaboration avec les productions Falinga qui se sont investies dans sa création et sa diffusion est une  étape importante qui marque un tournant décisif dans la carrière de l’artiste. En 1998, il reçoit l’année suivante le 2e prix du concours chorégraphique inter-africain à Luanda (Angola) avec la pièce «Figninto», présentée sur de nombreuses scènes en Afrique, en Europe, aux Etats-Unis et en Asie. Tim Winsey voyage ainsi à travers les quatre continents. En 2001, la pièce «Vin Nem», dont il a composé la musique, gagne à son tour un prix au Concours chorégraphique interafricain de Tananarive (Madagascar). 
L’année 2004 voit la naissance du premier album «ZESSA», de l’artiste et en 2006, il rejoint le chorégraphe Serges Aimé Coulibaly pour travailler sur diverses créations. Riche de toutes ces expériences, Tim Winsey développe sa propre recherche vocale et musicale, puisée des richesses musicales de sa région natale. Il crée alors un style qui lui est propre, le Wassamana qui signifie « Soulever les pieds au rythme du tamtam ou la marche vers l’espérance ». 
Pour ce faire, il s’entoure des meilleurs instrumentistes que sont Alain Nyame (basse) ; Ablo Zon (batterie) ; Seydou Sangare (guitares) ; Ben Kporha (claviers) et Simon Winsé (percussions). Ensemble, ils affinent ce style unique, dont est coloré son nouvel album. Simple  dans sa mine, de taille moyenne et de teint un peu clair, l’artiste qui est âgé d’un peu plus de trente ans, a pu présenter un album riche, mélangeant des thèmes aussi variés que l’espoir, l’amour d’une mère, l’amour d’une nuit.  Rythmes lents, plus saccadées, pas de danses endiablés, chants à intonation aigue, plus douces, mélange d’instruments modernes et traditionnels, telles sont peut être le secret de celui que la jeune génération d’artiste burkinabè, considère comme une référence.
En témoigne le musicien Bonsa, qui voit en lui l’exemple à suivre. «Il a choisit la route la plus difficile pour faire de la musique, à travers les instruments traditionnels, mais c’est la meilleure qui soit et c’est pour cela que j’ai beaucoup de respect envers lui», confie ce dernier.
Mbengusta

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